vendredi 28 mars 2008

Valse seule


The impossible meeting . Peter Callesen

Il était une fois Papa.
Dans l’ombre que tu dessinais, grande, j’entendais une valse et je dansais.
Je voulais des lumières, des roses et le noir jamais.
Tout était blanc d’ailleurs, tout était simple, tout était joie.

Un beau jour il a fait gris, il faisait froid, et tu sais, le silence ne chauffe pas Papa.
La musique courait alors je dansais, je tanguais,je tombais, tu restais droit.
Le goût du vide me berçait et des papillons volaient à l’intérieur de moi.

Il était tard, il était tôt, je ne me souviens pas.
La musique devenait sourde et mes pas trop lourds
Dans ma tête, les étoiles tournaient et la valse se jouait sans fin.
Tu ne me voyais pas, mais j’étais là Papa
Cachée dans ton ombre, je me balançais pour tuer le silence
Répétant ma danse une dernière fois.

La musique finit déjà.
Les valses, le rose et le blanc m’ennuient,
Mais le silence ne m’empêche pas Papa.

vendredi 7 mars 2008

Même si l'amour ne se dit pas


Marc CHAGALL-Paysage bleu

Il y a
Vous
Des nappes froissées, des verres vides
Et des paroles qui se taisent.
Il y a ces sourires sur nos jolies façades
Celles que tout le monde nous envie
Et qui nous rendent si beaux.

Il y a les odeurs de cuisine
Il y a le temps passé à faire
Les choses à leur place,
Les fleurs dans leur pot
Et notre amour chacun

Il y a vous
Je
Terrés dans une figuration
Avec L’Amour peureux
et sa complexité d’être.
Nous n’attendrons pas les rides
Nous n’attendrons pas les morts

Il y a entre nous un ciel.
Mais il y aura,
Nous
Cachés derrière une parole timide.

mardi 4 mars 2008

Une pensée pour ce jour qui fini


Egon Schiele:"Gerti Schiele au drapé à carreaux"

Je me lève, je suis debout
Depuis déjà longtemps.
Aujourd’hui rien n’a changé
Pourtant tout me semble d’une autre vie.

Je me lève et siffle un air d’enfant,
De ceux qui vous habitent tout le jour
Et ne vous quittent que pour accueillir un sommeil mérité.

Debout, je souffle une prière
Pour que ma nuit se change en une mélodie sans fin.

Ça fait longtemps
Que j’ai dans la bouche le goût de ce qui n’est plus.

Rien n’a changé
Juste ma peau, juste les larmes plus heureuses
Et une pensée ce jour.

Une autre vie pourtant
Se dessine d’épines et de fleurs.
Je laisse se faner les souvenirs, et prie pour ce qui sera.

dimanche 17 février 2008

Sans fin


La promenade est longue, surtout les jours d’hiver.
Passent les hommes tristes, sous les ponts de Paris.

Je marche dans un silence, les bras lourds.
Le vent crie et s’élève contre la vie,
Tandis qu'en pressant le pas, je brûle mon ennui.

Les rues sont sans fin et courir me tue
Mais je ne vis que fatiguée
Quand rien d’autre ne pèse que le sommeil évanoui.

dimanche 3 février 2008

Dans un an, un mois, un jour


Nicolas de Staël, "Le Parc de Sceaux", 1952.

J’ai trop bu le monde
Avalé vos paroles

Dans un gouffre de solitude
Je n'ai plus compté le temps
Que ma respiration calée sur vos vies.

Puis je me suis tu
Pendant un jour, un mois, un an.

J’ai trop traîné dans vos quartiers
J’ai senti vos murs
Et leurs coins peuplés de nuisibles
Mes démons ne côtoient pas les vôtres
Fuient leur ombre
Sans relâche
Depuis un jour, un mois, un an

La nuit est noire dans vos ruelles,
La mienne est faite de lumières qui s’agitent
La mienne est nue
La mienne me tue.

Dans un souffle j’aimerais revenir
Et debout, fiere me tenir

Même si le froid
Même si la pluie
J’irai visiter vos villes
Peut-être d’ici
Un an, un mois, un jour.

dimanche 20 janvier 2008

Chanter en silence



C'est silencieux dehors.
Une petite fille joue et appelle la vie
En imitant le chant des oiseaux.

C'est un vacarme dedans.

Des arbres immenses, implorent le vent de souffler dans leurs branches nues,
Vivant de l'espoir, d'y voir un jour,
S'y poser quelques oiseaux.

Il y a une petite fille dehors.

Dedans une femme en silence.
Étouffée par son désir muet
Elle rêve de se vêtir de feuilles.

La bouche close elle songe

Nos vies sont des silences trop longs

Et se souvient des oiseaux,
Un jour sur la branche.